De photographe à artiste

Comment j'ai ajouté des pinceaux à mes Leïca

À la fin des années 90, la très grande majorité de mon travail était des reportages que j'avais imaginés, planifiés, réalisés, formatés et proposés à différents journaux qui les avaient publiés. Certains me voyaient comme un apporteur de sujets, d'autres comme étant uniquement l'assistant de Marc Riboud, et une troisième catégorie, la plus bornée, comme étant le fils d'un artiste donc un privilégié vivant d'amour et d'eau fraîche et n'ayant pas besoin ou envie de travailler. 

En fin de compte je n'avais aucune commande. La seule personne qui m'ait passé des commandes, et que je remercie encore aujourd'hui, a été Jérôme Seydoux, le groupe Chargeurs et Pathé.

Donc il fallait que je trouve des financements pour réaliser des reportages et cela devenait de plus en plus difficile. À cette époque, l'avènement du numérique a permis à chacun, où qu'il soit, de prendre des photos et les diffuser en évitant les contraintes et les coûts des laboratoires. 

La plupart des magazines étaient réticents à investir dans une avance de frais destinée à couvrir une partie des coûts de production d'un reportage lointain et la presse a commencé à faire appel à des correspondants locaux qui envoyaient à la vitesse de l'éclair les photos prises lors d'un événement. Il suffisait qu'une personnalité se casse le bras pour que le sujet entier se retrouve sur le bureau d'une rédaction avant même que le plâtre soit sec. Les agences, voyant le changement de tendance, ont commencé à vendre leurs photos par lot en abonnement à des tarifs défiants toute concurrence et petit à petit le prix des droits de reproduction des photos a chuté. 

C'est évidemment une analyse à l'emporte-pièce, mais ce qui est certain, c'est que l'âge d'or du reportage sur film argentique, avec tous les contacts humain sur place que cela supposait mais aussi les contraintes des laboratoires qui faisaient que la chose était intéressante, était du passé.

Ma liberté chèrement payée se restreignait et il fallait que je réorganise mes activités. 

J'avais eu la chance d'observer de près les techniques de plusieurs artistes, j'ai pensé que les procédés du Pop art pourraient correspondre à mes attentes. Lors de la publication du livre "Esprits d’Australie", j'ai créé une dizaine d’œuvres acryliques et de report d’images grâce au procédé artisanal de sérigraphie. 

Au lieu de proposer une exposition de photographies, coûteuses a réaliser, je pouvais maintenant proposer des œuvres sur toiles et la possibilité d’atteindre des acheteurs d’un autre niveau. 

La première exposition a été des œuvres représentaient des Aborigènes de la communauté de Kowanyama, en Australie d'après un reportage réalisé en 1990. Quelques personnes se sont montrées intéressées. Une, puis deux toiles ont été vendues, puis une autre, ce qui m'a encouragé à poursuivre dans cette voie et à explorer d'autres thématiques.

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